Etalé de tout son long sur un lit de la salle de soins du Centre hospitalier régional (CHR) de Dimbokro, la tête bandée, une large plaie sur le visage enflé et incapable de se mouvoir, Konaté Mamadou était loin de se douter que sa belle soirée au maquis en compagnie de ses amis se terminerait ainsi.
Lui qui, quelques instants avant, ingurgitait sans retenue de la bière fraîche en cette période de canicule. Un début de week-end haut en couleur pour le jeune maçon de 22 ans, originaire de Tengrela. Revenu récemment de Ouangolo avec la recette de ses travaux de maçonnerie, Konaté Mamadou s’est offert une grosse moto, dernière génération pour ses parades à travers la ville. Malgré les conseilles à lui prodigués par son oncle sur ses tendances à rouler à tombeau ouvert, Mamadou n’en a que cure.
Accompagné de son ami Kouadio Kouassi, il enfourche la nouvelle moto achetée seulement la semaine dernière, après la partie de bière pour le centre-ville. Imprudent à souhait, puant l’alcool, les deux fêtards quittent le quartier Belleville pour le Commerce en trombe. Parvenus au niveau de la mairie, ils abordent le virage à une vitesse telle que le conducteur n’a pu esquisser le moindre mouvement pour éviter un autre équipage qui roulait devant.
Le choc est terrible. Si certains s’en sont tirés avec seulement des égratignures, ce ne fut pas le cas pour Mamadou et de Kouassi, son compagnon qui a eu l’épaule déplacée et quelques contusions. Transporté d’urgence au CHR, Konaté Mamadou souffre d’un grave traumatisme crânien avec plusieurs blessures au visage.
Face à la gravité de son état, il a été transféré dimanche au CHR de Yamoussoukro pour un scanner de la tête afin de mieux cerner la situation. Abdoulaye Konaté, son oncle, ne sait plus où donner de la tête en cette période de disette.
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